Carnet de Samuel Wood

Je commence ce carnet le 28 janvier 1924, à exactement 18h13. Il relatera les évènements qui m'arriveront dans cette ville.


Je m'appelle Samuel Wood, né en 1898, et je suis arrivé Blodford ce matin. La route a été longue, mais j'y suis enfin. J'ai entendu dire, quand je vivais dans l'est, que cette ville était laissée à l'abandon par l'Ordre publique. Mon père était agent de police à New-York, aussi ai-je toujours baigné dans "tout ça". Ma mère a toujours refusé que je suive ses traces, de peur qu'il m'arrive quelque chose. Elle nous a quitté le mois dernier, laissant mon père effondré. Je ne supportais plus de le voir assis dans le noir, le regard vague. Il fallait que je change d'air, et surtout il fallait que je fasse enfin ce pour quoi je suis né: servir l'Ordre. J'ai donc laissé mon père chez ma sœur et son mari, et je suis partit pour Blodford avec la Ford Tde mon père.

J'ai mis presque deux semaines pour arriver, et lorsqu'enfin je fus en vu de la ville, j'ai ressenti une émotion m'envahir: je savais que je m'y sentirais chez moi.

Mardi 29 janvier 1924 - 10h33

J'ai toujours rêvé d'être policier; seulement, cette ville n'a pas de maire, et je n'ai pas confiance dans certain candidats à l'élection. Je me dis que je pourrais me rendre utile en tant que maire; aussi je me demande si je ne vais pas me présenter au poste de maire. Je dois encore y réfléchir, peser le pour et le contre. En tous les cas, je pense que ça ne pourra pas être pire comme job que celui de serveur à la cantine municipale. D'ailleurs hier je m'y suis fait agresser pendant mon service. Il faut vraiment que tout cela cesse, et vite. Je n'ai pas envie de me retrouver dans une ville contrôlée entièrement par la mafia...

Mercredi 30 janvier 1924 - 00h18

Je viens de lire la Gazette libérale, et je pense qu'un des deux candidats au poste de maire pourrait faire l'affaire. Je vais suivre de près cette histoire, et je pense que le moment venu, je me proposerai au Maire comme Capitaine de la police. Vu la faune qui traine dans cette ville, je ne pense pas qu'il y aura foule pour obtenir le poste; nous verrons bien. Un poste de simple officier me suffirait amplement (même si je veux aider le plus possible). Comme le disait mon grand-père: "Vouloir une chose est naturelle; la convoiter est dangereux. Faire de son mieux pour l'obtenir est un gage de noblesse d'esprit".

Jeudi 31 janvier 1924 - 01h03

J'ai bien réfléchi, et je ne me présenterais pas aux élections municipales. Je préfère laisser ça aux politiques; moi je suis un homme de terrain, d'action. Je ne me vois pas -pour l'instant- passer ma journée derrière un bureau. Je pense que je serais bien plus utile à la communauté en tant qu'élément dans les forces de police. J'espère que je serais accepté et que le futur maire fera tout pour que cette ville retrouve son calme.

Samedi 2 février 1924 - 11h02

Sullivan O'Reilly a été comme maire de la ville, et il m'a nommé Capitaine de police. Je fais enfin ce que j'ai toujours voulu.
J'ai commencé à prendre mes marques dans mon nouveau bureau; mais il faut encore que je me familiarise avec ce nouveau poste. Je pense que tout ira bien.

Mardi 12 février 1924 - 10h05

Un vent de panique a soufflé sur le commissariat ces derniers jours. Il a fallu que je me plonge dans une paperasserie administrative monstrueuse, afin de régler quelques détails de succession. J'ai l'impression que mon prédécesseur n'était pas un homme que l'on pourrait qualifier d'organisé. Mais j'ai quand même finit par y arriver. Cela m'a permis d'aller faire un tour sur le terrain, d'effectuer quelques contrôles, et surtout de mettre un homme en prison pendant quelques heures, histoire de lui apprendre les bonnes manières. La police de Blodford ne fermera pas les yeux sur le crime; en tout cas pas tant que je serais Capitaine. Maintenant j'attends que le gouverneur débloque des fonds pour nous acheter une voiture de patrouille, qui me permettrait de mieux surveiller la ville.

Les criminels n'ont qu'à bien se tenir !